Numéro 12-Printemps 2020
Représenter le passage (Mondes romans, XIIe-XVIe siècle)
11.Les dangers de la mer et du désert : voyage réel et symbolique dans les versions latines et françaises du récit de voyage d’Odoric de Pordenone (1330) -
Odoric de Pordenone récits de voyages Jean le Long Guillaume de Rubrouck Océan Indien désert Chine Inde Empire mongol hagiographie
Alvise Andreose
Università degli Studi eCampus, Novedrate
p.226-244.
Alvise ANDREOSE, « Les dangers de la mer et du désert : voyage réel et symbolique dans les versions latines et françaises du récit de voyage d’Odoric de Pordenone (1330) »
Résumé. Le franciscain Odoric de Pordenone part pour l’Extrême-Orient après 1318. S’étant embarqué à Hormuz, il arrive à Thana, dans l’île de Salsette, où, en 1321, quatre missionnaires avaient été tués par les autorités musulmanes. Entre 1324 et 1326, il arrive à Pékin. Après avoir séjourné trois ans à la cour du Khan, il prend le chemin du retour. Les indications relatives à cette partie de l’itinéraire sont peu précises. Le dernier renseignement que l’auteur nous donne concerne la vallée du flumendeliciarum. L’ouvrage d’Odoric est le récit véridique d’un voyage réel, mais aussi une apologie des missions franciscaines en Orient. Le voyageur consacre une ample section de son rapport au récit du meurtre des confrères à Thana. Il devient lui-même le témoin direct de leur sainteté lors du transport des reliques à travers l’océan Indien, vers la Chine. La section où Odoric franchit l’obstacle du calme plat a été fortement remaniée dans la famille de manuscrits latins qui constitue le modèle de la traduction française de Jean le Long (1351). La célébration de l'ordre franciscain culmine dans l’épisode qui relate la traversée de la vallée du Fleuve des Délices. Il s’agit d’un passage obscur qui a résisté à tous les essais d’interprétation littérale. La seule lecture possible est celle qui lui attribue une valeur allégorique.
Mots-clés: Odoric de Pordenone, récits de voyages, Jean le Long, Guillaume de Rubrouck, Océan Indien, désert, Chine, Inde, Empire mongol, hagiographie.
Alvise ANDREOSE,“Los peligros del mar y del desierto: viaje real y simbólico en las versiones latinas y francesas del relato de viaje de Odorico de Pordenone (1330)”
Resumen. El franciscano Odorico de Pordenone sale para el Lejano Oriente después de 1318. Tras embarcarse en Ormuz, llega a Thana, en la isla de Salsette, donde, en 1321, cuatro misioneros habían sido ejecutados por las autoridades musulmanas. Entre 1324 y 1326 llega a Pekín. Después de permanecer tres años en la corte del Khan, emprende el camino de regreso. Las indicaciones relativas a esta parte del itinerario no son muy precisas. La última información que nos da el autor concierne al valle del flumen deliciarum. La obra de Odoric es el relato verídico de un viaje real, pero también una apología de las misiones franciscanas en Oriente. El viajero dedica una amplia sección de su informe al relato de la muerte de sus cofrades en Thana. Él mismo se convierte en el testigo directo de su santidad durante el transporte de sus reliquias a través del Océano Índico, hacia China. La sección en la que Odorico supera el obstáculo de la calma chicha ha sido muy retocada en la familia de manuscritos latinos que constituye el modelo de la traducción francesa de Jean le Long (1351). La celebración de la orden franciscana culmina con el episodio que relata el cruce del valle del Río de las Delicias. Es un pasaje oscuro que se ha resistido a todos los intentos de interpretación literal. La única lectura posible es la que le asigna un valor alegórico.
Palabras clave: Odorico de Pordenone, relatos de viajes, Jean le Long, Guillermo de Rubrouck, Océano Índico, desierto, China, India, Imperio mongol, hagiografía.
Alvise ANDREOSE,“The dangers of the sea and the desert: a real and symbolic journey in the Latin and French versions of the travel narrative of Odoric of Pordenone (1330)”
Abstract. The Franciscan Odoric of Pordenone leaves for the Far East after 1318. Having embarked at Hormuz, he arrives at Thana, on the island of Salsette, where, in 1321, four missionaries had been killed by the Muslim authorities. Between 1324 and 1326 he arrives in Peking. After staying three years at the court of the Khan, he sets out on his return journey. The indications concerning this part of the itinerary are not very precise. The last information the author gives us concerns the valley of the flumen deliciarum. Odoric’s work is a truthful account of a real journey, but also an apology for the Franciscan missions in the East. The traveller devotes a large section of his report to the story of the execution of his confreres at Thana. He himself becomes a direct witness to their holiness during the transport of the relics across the Indian Ocean to China. The section in which Odoric overcomes the obstacle of dead calm has been heavily reworked in the family of Latin manuscripts that forms the model for the French translation of Jean le Long (1351). The celebration of the Franciscan order culminates in the episode that relates the crossing of the valley of the River of Delights. It is an obscure passage that has resisted all attempts at literal interpretation. The only possible reading is the one that assigns it an allegorical value.
Key words: Odoric of Pordenone, travel narratives, Jean le Long, William of Rubrouck, Indian Ocean, desert, China, India, Mongolian Empire, hagiography.
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